Nouvelles pratiques de travail : « des retours d’expérience très positifs »
La crise sanitaire a fortement modifié les organisations et les habitudes de travail des agents de la fonction publique hospitalière et de nouvelles pratiques ont émergé comme le télétravail ou les téléconsultations. Le point avec Perrine Cainne, directrice adjointe du centre hospitalier d’Arcachon, directrice des ressources humaines, des affaires générales et des affaires médicales.
Avec la crise sanitaire, quels nouveaux modes d’organisation avez-vous dû mettre en place ?
Les nouvelles pratiques ont surtout concerné les tâches « hors soins » avec la mise en place du télétravail et des mesures d’hygiène et de sécurité renforcées. Pour les services de soins, la grande révolution a été la téléconsultation que nous avons lancée très rapidement au printemps afin d’éviter les retards dans la prise en charge des patients.
Globalement, nous avons essayé de communiquer de manière plus efficace dès le début de la crise : nous avions créé une foire aux questions sur l’intranet afin de donner toutes les informations, mise à jour au quotidien, à la fois sur la situation, la prise en charge des patients Covid-19 et les questions juridiques organisationnelles en lien avec le travail des agents.
En parallèle, notre équipe opérationnelle d’hygiène et notre équipe de médecins infectiologues sont allées régulièrement à la rencontre des agents pour les former, les informer et répondre à leurs inquiétudes. De même, nous avons redéployé des effectifs de psychologues à destination du personnel grâce à des permanences pour les professionnels qui en avaient besoin et des réunions de débriefing dans les services. Ce qui a été très apprécié.
Quel bilan tirez-vous de ces nouvelles pratiques ?
Majoritairement, nous avons eu des retours d’expérience très positifs. En ce qui concerne le télétravail, nous étions prêts à déployer ce dispositif de manière progressive dès le mois de mars. Avec la crise sanitaire, nous sommes allés plus vite et plus loin que prévu ! Après le confinement, nous avons réalisé une enquête auprès des agents concernés (10 % de notre effectif) pour connaître leurs difficultés éventuelles. La majorité d’entre eux s’est sentie beaucoup plus efficace en télétravail et a su s’adapter sans difficulté. Ce dispositif sera donc pérennisé, mais de manière plus encadrée et structurée. Le management à distance a pu susciter des inquiétudes chez les cadres et nous voulons avancer en expérimentant, en accompagnant, en évaluant et en faisant des ajustements.
Par ailleurs, nous poursuivrons les téléconsultations de médecins, d’infirmier, de psychologues, pour les patients n’ayant pas besoin d’examen clinique.
Comment envisagez-vous l’avenir ?
La crise sanitaire nous a obligés à mettre en place de nouveaux modes d’organisation qui pouvaient rencontrer des résistances et qui se sont finalement révélés positifs. Nous avons su être réactifs et innovants pour faire face aux difficultés, nous avons aussi mieux communiqué et toutes les bonnes pratiques seront pérennisées.
Cependant, le centre hospitalier d’Arcachon étant situé en zone touristique et en zone rouge, nous faisons face depuis l’été à une activité intense. Nous redoublons de vigilance et d’anticipation pour gérer au mieux cette crise qui nous demande de la souplesse et de l’innovation permanente. L’épidémie repart à la hausse et nous en ressentons déjà les impacts. Comme dans les autres hôpitaux, nous devrons continuer à être très vigilants et réactifs pour modifier nos modes d’organisation en fonction de l’évolution de la situation sanitaire.